Les jeux sont faits...rien ne va plus !
Le duel fraternel tant attendu sur 1500m a finalement tourné à
l'avantage de Christophe. Confiant avant l'entame de la course, même si les jeux étaient loin d'être faits, je m'incline finalement face à mon frère. Et suis désormais contraint de m'arrêter de
courir, la faute à une douleur persistante à la cuisse. Décidément, rien ne va plus !
Dimanche 3 juin, piste Nelson Mandela à Sarcelles. Championnats départementaux du Val d'Oise. Nous sommes, mon frère et moi, au départ de la seconde série du 1500m. Dernière
accolade, derniers encouragements. Place désormais au duel ! A partir de maintenant, il n'y a plus de sentiment qui vaille. C'est du chacun pour soi ! Ma stratégie est simple :
rester derrière jusqu'aux derniers 200m et placer une accélération fulgurante dont j'ai le secret !
Scénario idéal
Le départ est donné et je me cale idéalement en 4ème position, deux places derrière Christophe. Le train n'est pas très rapide, cela entre parfaitement dans ma stratégie de
course. Christophe relance et je viens me caler juste derrière lui en 2ème position. Passage au 1000m en 2'57". Je me sens bien et, sur un coup de tête, je me
décide de prendre les devants. À 400m de l'arrivée je place une accélération et prends une dizaine de mètres d'avance sur mon frère.
Avec des
"si"
Avec des "si", on pourrait refaire le monde ! Mais je suis convaincu que si j'étais resté "tranquillement" derrière Christophe, j'aurai probablement remporté ce
duel. J'aurai alors attaqué comme prévu dans les 200 derniers mètres en laissant ma vitesse faire la différence. Mais, au lieu de ça, j'ai pris un risque...qui n'a pas payé. À
200m de l'arrivée, je n'ai plus de jus. Il me manque du foncier, j'ai trop peu d'entrainement dans les jambes. Ma contracture à la cuisse depuis trois semaines n'a pas facilité les choses. Et
voilà Christophe qui me repasse devant et moi qui suis trop lactique pour réagir.
Piegeur piégé
Là où je pensais attaquer et faire valoir mes capacités de pistard, c'est moi qui suis tombé dans mon propre piège. Une erreur de débutant. Celle d'avoir accéléré trop tôt. Quelle mouche m'a donc
piqué ? En accélérant alors qu'il restait 400m de course, j'ai involontairement relancé mon frère qui termine avec brio en 4'23"81, facilement devant moi en
4'27"13. Notre précédent duel remontait à août 1999. Christophe avait gagné d'une seconde en 4'18". Il conserve son titre, un grand bravo à lui. Il finit champion du Val
d'Oise en vétéran.
Quant à moi, c'est un nouvel échec à digérer. Pour l'heure, il faut que je soigne ma cuisse et que je stoppe la course au moins une semaine. Me voilà donc condamné au repos forcé ! Rien ne va plus..